À l'automne de mes seize ans, j'étais étudiant au Cégep du Vieux-Montréal. L'année précédente on m'avait renvoyé de l'école secondaire Eulalie Durocher pour cause d'insubordination. J'avais des notes au dessus de la moyenne et j'étais en enrichi, tout ce que je voulais c'était qu'on me fiche patience et me laisse lire dans le fond de la classe pendant les cours que je trouvais inintéressants. Ça avait bien marché jusque-là, mais ça s'est compliqué quand je suis tombé sur un vieux prof aigri et incompétent qui s'était mis dans l'idée de me faire marcher au pas. C'est à lui et à ses manoeuvres auprès de la direction que je dois mon renvoi de l'école.
Après un mois à livrer des chips, des clopes et de la bière à triporteur pour un dépanneur du coin pour arriver à payer, règle paternelle, une pension auprès de mes vieux, je me suis retrouvé chez ma soeur qui habitait à Dolbeau au Lac St-Jean ou j'ai pu, coup de bol, m'inscrire à un programme d'études pour jeunes décrocheurs. Décrocheur, je ne l'étais pas et ça ne faisait pas encore une année entière que j'avais quitté les bancs de l'école, mais comme ce programme était nouveau et en manque d'étudiants/clients, on m'y a admis. En quelques tests de classement, j'ai obtenu les crédits de secondaire 5 pour les matières principales et trois mois plus tard j'avais mon diplôme en poche. Fuck you Eulalie Durocher.
Fier de mon coup, l'automne suivant, à seize ans, il y a de ça près de trente ans, j'étudiais en Lettres Cégep du Vieux-Montréal. J'étais jeune, j'avais du feu dans les yeux et j'y croyais dur comme fer, j'allais devenir écrivain, poète.
via
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
Merci Tim
ReplyDeleteça me touche que tu apprécies mes textes
et ce titre, héhé, j'adore
You write well, and I'm glad to steal your stuff and put it here.
ReplyDelete(Just like I'm prone to steal great titles, too.)